Nous avons appris avec tristesse la disparition de l’auteur Fabrice Pichon survenu ce vendredi 18 mai 2018. Il se battait depuis plusieurs années contre la maladie qui l’a emporté, laissant son héroïne récurrente, Marianne Bracq, orpheline. Dans son dernier numéro, Citi Mag avait consacré une interview à l’auteur annonçant la sortie de son dernier roman : “Protocoles fatals”. Retour sur l’œuvre de l’écrivain.
Pourquoi être tombé dans le polar ?
Mon premier roman était l’histoire d’une vengeance. La vengeance d’un gamin que le monde des adultes arrache au cocon douillet de son enfance. Le polar s’est donc imposé sans que je me pose vraiment de question sur le genre d’écriture que j’allais privilégier.
C’est certainement une des conséquences de mes lectures passées. En tous les cas je me sens bien dans ce genre au demeurant très vaste et éclectique.
Vous basez-vous sur des faits réels ?
Je laisse entièrement mon imagination travailler. Je pars avec une idée générale et je me lance lorsque le premier chapitre est bien clair dans mon esprit. Ensuite je me laisse guider par les personnages.
Y-avait-il un intérêt à situer l’action de vos premiers romans sur Besançon et la région en général ?
La première motivation était de rendre des lieux crédibles et pour cela autant me servir de mes connaissances et mes souvenirs de Besançon. De plus, il n’y avait plus de polar se déroulant dans la boucle depuis longtemps. Je suis ravi de voir que depuis 2012, d’autres auteurs ont suivi. Mais désormais je m’autorise à situer les actions ailleurs ou nulle part. « Plusdeproblème.com » ne nécessitait aucune localisation géographique.
Le commissaire Marianne Bracq est votre héroïne récurrente. Comment a-t-elle pris corps dans votre esprit ?
Marianne Bracq est née de l’union de deux femmes, deux amies m’ont fortement inspiré ce personnage et j’ai mixé leur caractère, leur physique (la mèche de l’une et le nez de l’autre), leur vie de famille aussi. J’ai un peu joué au docteur Frankenstein, mais avouez que ma créature est un peu plus sexy et sympathique non ?
J’ai peut-être ajouté une pointe de fantasme et laissé s’exprimer un peu mon côté féminin pour donner une cohérence au personnage.
Malheureusement pour les lectrices qui l’apprécient énormément, cette héroïne après trois aventures ( Le complexe du prisme, Le mémorial des anges et Retours amers) prend un peu de distance et ne reviendra pas immédiatement.
Justement, quel est le thème de votre nouveau roman qui est sorti le 8 février : Protocoles fatals
J’avais le besoin d’écrire un roman plus léger. Une histoire ayant la seule prétention de faire passer un bon moment d’évasion aux lecteurs. On se promène de Colmar à Besançon, de Cannes à Lugano, en suivant le parcours d’un tueur à gage et de l’organisation qui l’emploie. Et puis c’était également l’occasion d’y donner un petit rôle à des personnes qui ont croisés ma route et avec qui j’ai fait un bout de chemin.
Pour terminer, quel est le plus beau compliment que vous ayez reçu à propos de vos ouvrages.
Il y en a deux :
Le premier est une lectrice que j’ai rencontré sur un salon et qui avait lu les premières enquête de Marianne Bracq. Elle m’a simplement dit qu’elle avait été persuadée que ces romans avaient été écris par une femme. C’est très encourageant lorsque vous êtes un homme et que votre personnage principal est une femme, cela me laisse à penser que j’ai su laisser parler mon côté féminin.
Le second vient d’un blogueur qui me considère comme un « artisan » du polar. Cela reflète assez bien ma façon de travailler.
A lire également aux éditions Lajouanie :
“Plusdeproblème.com”
C’est la curieuse histoire d’un cadre criblé de dettes, harcelé par ses créanciers, humilié par le juge du surendettement, méprisé par sa famille mais chéri par sa maîtresse, qui se décide à se lancer dans l’élimination de ses semblables…
C’est aussi la drôle d’enquête d’un commissaire qui, traquant un immonde pourvoyeur de chair fraîche, croise la route d’un insaisissable tueur à gages… C’est donc, mais pas que, l’histoire de Sylvie, Marc, Marie et… Walter.
“Retours amers”
Concarneau. Marianne Bracq commissaire en disponibilité a rendez vous avec un contact qui doit enfin lui révéler les secrets de ses origines familiales.
Besançon : L’équipe du SRPJ, en l’absence de son chef, Marianne Bracq, est sur la piste d’un serial killer particulièrement inventif quant à sa façon de mutiler ses victimes. Le psychopathe assouvit-il une vengeance ? Cherche-t-il à faire sortir Marianne Bracq de sa demi retraite ? Ces meurtres ont-ils un lien avec la secte qui avait enlevé le frère de la commissaire ?
Mais au fait qu’est devenu ce mystérieux frangin ? Autant de questions qui poussent l’héroïne à prendre les choses en mains et pas avec des pincettes.
Infos pratiques :
Vous pouvez commander les romans de Fabrice Pichon sur le site :
www.editionslajouanie.com