Le bisontin Philippe Koeberlé sort son 4e roman aux édition Coxigrue. Après “Autopsie d’une Truite”, “Le sorcier d’Ornans” et “Là où tombe la neige”, qui se déroulaient dans le Haut-Doubs, son nouveau polar environnemental “Le piège anadrome” emmène son héros Séverin Menigoz dans le grand nord, en Islande.
Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
Cela m’a toujours cherché ! Mais le chemin est long de l’idée à la pratique… C’est la découverte des auteurs américains édités en France par Gallmeister qui a été le déclic : c’est cela que j’avais envie d’écrire ! Les vallées et les plateaux encore sauvages du Haut-Doubs étaient un cadre idéal. C’est ainsi qu’est né Séverin Menigoz.
Est-il inspiré d’un personnage réel ?
Pas du tout ! Ce n’est pas non plus mon double ! Par contre les intrigues sont inspirées de faits réels et j’introduis régulièrement des personnages ayant réellement existé. En les transformant un peu tout de même ! Les lieux sont toujours décrits extrêmement fidèlement.
Comment écrivez-vous ?
D’une manière un peu désordonnée. Je pars d’une intrigue, puis je suis mon inspiration. Bien souvent je n’ai aucune idée du dénouement lorsque je commence à écrire. Puis les situations se créent, des personnages naissent puis prennent vie et une place importante – parfois – sans que je l’ai voulu. Ainsi le p’tit Mouge qui est devenu presque aussi important que Séverin (et très populaire) sans que je l’aie réellement décidé ! Je me documente également beaucoup. “Le sorcier d’Ornans” et “Là où tombe la neige” ont nécessité pas mal de recherches. Je me rends également le plus possible sur les lieux de l’action. Pour l’Islande, j’y suis allé, j’ai lu de très nombreux auteurs islandais.
Parlons de l’Islande. Votre dernier ouvrage se déroule dans ce pays. Quel est votre rapport avec l’Islande ?
C’est un pays où la nature est indomptable et dangereuse ! Pour survivre l’homme a dû faire preuve d’humilité et de respect devant des forces qui le dépassent. C’est lui qui s’est adapté à la nature, pas l’inverse, comme chez nous. Dans les pays du sud nous essayons en permanence de dominer la nature. Nous ne faisons que la détruire sans nous rendre compte que ce sera un jour notre tour ! Et puis j’aime bien les Islandais, les seuls à avoir mis leurs banquiers en prison, viré leurs hommes politiques et refusé de payer la note après la crise de 2008… Mon livre parle un peu de tout cela.
Philippe Koeberlé dédicacera ses ouvrages le 17 décembre à L’Intranquille Plazza (Besançon)
Retrouvez tous les ouvrages de Philippe Koeberlé et des éditions Coxigrue sur www.coxigrue.com
Le “nature writing”, littéralement “écrire sur la nature” est un genre littéraire américain où l’environnement est évoqué comme acteur à part entière et pas seulement comme un simple cadre de l’action. Les préoccupations environnementales se rangeant alors légitimement à côté des préoccupations humaines. Le texte interroge sur l’idée de nature et la place de l’homme en son sein.
Dans tous les pays il existe des œuvres littéraires qui répondent à ces définitions mais les auteurs américains sont particulièrement nombreux. En France on pourrait citer Maurice Genevoix, sans doute le plus illustre, ou plus près des Comtois, Louis Pergaud.
Les éditions Coxigrue, créées à Besançon en 2011, sont spécialisées dans le “nature writing” français et éditent des romans, des récits, des polars.